
La main va où le regard se pose, aussi légère qu’un nuage flottant, elle module dans l’air d’invisibles vagues… Telle une calligraphe inespérée,
la main, devenue pinceau, dessine des traits, des lignes et des courbes dans l’espace, qui aussitôt disparaissent et s’effacent, sans laisser aucune autre trace que le parfum de la quiétude. Douces comme deux plumes, les paumes s’ouvrent avec grâce à hauteur du coeur, ou bien se ferment en silence sur le vide. Précédant le mouvement des mains, les pieds lentement se déplacent et caressent avec délicatesse la terre devenue fine couche de glace. Les plantes de pied s’ouvrent et se dilatent tant que des racines semblent y pousser. Tel un rapide fouet, l’extrémité des doigts fend l’espace du devant et s’immobilise, tandis qu’au bas de la cambrure des reins, s’ouvre la subtile et mystérieuse Porte de Vie. Assoupli, le corps s’unifie à l’esprit, l’esprit au coeur et tous trois unis engagent une danse lente et immémoriale, où défilent majestueusement paon, singe et cheval… Nous, comme un trait d’union, entre Ciel et Terre, comme un vase précieux et éphémère, Nous honorons la Vie, fugace et infinie et tout notre être d’un souffle dit : Merci !
Ecrit le 2 mai 2019, de retour d’un stage de Taïchi-Qi Gong avec Haroyushi Ito Senseï