Appel de la Terre…. l’entendrons-nous?

L’entendez-vous?

C’est le murmure de la rivière sauvage, c’est le vol des oiseaux migrateurs, c’est la pluie fine qui arrose la végétation, c’est la délicatesse d’un bourgeon qui éclot, c’est l’arc-en-ciel qui se déploie dans l’azur, c’est le parfum des fleurs printanières, c’est le papillon qui voltige autour des marguerites, ou bien encore la coccinelle qui se pose sur notre main, et aussi le regard éperdu d’amour d’un chien, le miracle renouvelé du soleil qui apparait à l’horizon, le son tonitruant du tonnerre…

Ce sont les nuages irisés du soleil couchant, les ciels scintillants d’étoiles, les rires des enfants qui s’amusent à sauter dans les flaques, ce sont les arbres couverts de fruits, les odeurs d’humus dans les sous-bois, les ronronnements d’un chat,  les couleurs chatoyantes de l’automne,

C’est chaque coquillage, unique et pourtant similaire, chaque goutte de rosée, chaque vague, chaque fleur, chaque saison, chaque jour, chaque heure, chaque minute qui renouvelle ce miracle d’être vivant et de pouvoir contempler la beauté qu’offre la Terre dans ses multiples visages, dans ses étonnantes variations de couleurs, d’odeurs, de lumières et de sons.

… Ecouter l’appel de la Terre, et sentir le besoin de la protéger, de l’aimer et de l’honorer comme un Trésor, un bien inestimable qui nous a été confié et dont nous avons tous et chacun la responsabilité, pour nous, pour nos enfants, nos petits-enfants, et leurs enfants et petits-enfants, à l’infini…

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Marcher dans la Beauté !

Les indiens Navajos honorent la Beauté. Le Chant de la Nuit, véritable Prière de guérison, invite la personne malade, celle qui est dans l’obscurité du « nuage sombre », à renouer avec la nature, la joie et la beauté. C’est un appel à marcher…. dans la Beauté !

Dans la maison faite d’aurore
Dans la maison faite de crépuscule
Dans la maison faite de sombres nuages
Dans la maison faite de pluie mâle
Dans la maison faite de sombre brouillard
Dans la maison faite de pluie femelle
Dans la maison faite de pollen
Dans la maison faite de sauterelles

Quand le sombre brouillard barre la porte
Le chemin pour le traverser se trouve dans l’arc-en-ciel
Quand les éclairs zigzaguent sur le faîte
Quand la violente pluie bat les cimes
Oh, mâle divinité !

Avec tes mocassins de nuage sombre, viens à nous
Avec tes jambières de nuage sombre, viens à nous
Avec ta chemise de nuage sombre, viens à nous
Avec ta coiffe de nuage sombre, viens à nous
Avec ton esprit enveloppé de nuage sombre, viens à nous
Avec le sombre tonnerre au-dessus de toi, élance-toi vers nous
Avec les nuages façonnés à tes pieds, élance-toi vers nous
Avec l’obscurité lointaine faite de sombres nuages au-dessus de ta tête, élance-toi vers nous

Avec l’obscurité lointaine faite de pluie mâle au-dessus de ta tête, élance-toi vers nous
Avec l’obscurité lointaine faite de pluie femelle, élance-toi vers nous
Avec les éclairs sur le faîte, au-dessus de ta tête, élance-toi vers nous
Avec l’arc-en-ciel accroché à la voûte au-dessus de ta tête, élance-toi vers nous
Avec l’obscurité lointaine faite de sombres nuages au bout de tes ailes, élance-toi vers nous
Avec l’obscurité de la terre, viens à nous

Je t’ai offert le sacrifice rituel
J’ai préparé le pollen pour toi.

Fasse que mes pieds se rétablissent
Fasse que mes membres se rétablissent
Fasse que mon corps se rétablisse
Fasse que mon esprit se rétablisse
Fasse que ma voix se rétablisse

Maintenant, arrache ce sortilège de moi
Aujourd’hui, emporte ce sortilège pour moi.

Loin de moi, tu l’as traîné
Loin de moi, il s’en est allé
Tu as fait cela.

Avec joie, je me rétablis
Avec joie, mon intérieur s’apaise
Avec joie, mes membres retrouvent leur force
Avec joie, ma tête devient calme
Avec joie, j’entends à nouveau
Avec joie, je marche

Insensible à la douleur, je marche
La lumière en moi, je marche
Sentant la vie, je marche.

Avec joie, les enfants te regarderont
Avec joie, les aînés te regarderont
Avec joie, dispersés dans différentes directions, ils te regarderont
Avec joie, comme ils s’approcheront de leurs maisons, ils te regarderont
Avec joie, puissent-ils tous rentrer.

Dans la beauté, je marche
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche

Tout est fini dans la plénitude
Tout est fini dans la plénitude

Un jour, j’ai changé de vie…

Après avoir vécu 45 ans en milieu urbain à Paris d’abord, puis à Rio de Janeiro –  deux mégapoles qui ont leur charme mais aussi leurs incommensurables défauts – je me suis rapprochée de la Nature et vis depuis 3 ans dans les Cévennes, pays de refus ou de refuge… Peut-être que mon témoignage inspirera d’autres personnes à elles aussi changer de vie. Quelqu’un a écrit : « C’est en se rendant compte que l’on n’a qu’une vie, que commence la deuxième… »

Ce choix conscient de changer de vie est venu d’un désir ardent de connexion à la Nature, à la Simplicité ou à ce que certains nomment la Sobriété Heureuse.

J’ai décroché des distractions faciles, des plaisirs immédiats, de la consommation, ainsi que du béton, des métros et des bus bondés, des heures de pointe, de la pollution, du stress, du temps qui file à toute vitesse… notre temps de vie est compté et la vie est si précieuse…

Après 45 ans, il était grand temps pour moi de faire le saut, vivre mon rêve, changer le récit de ma vie et aller vers la Nature, pour la sentir, l’écouter, l’observer, mais aussi vivre à son rythme, l’honorer et la remercier chaque jour…

En réalité, ce que j’aime le plus dans la vie, la ville n’a jamais pu me l’offrir : contempler le ciel étoilé, sentir la rosée sous les pieds, humer le parfum des fleurs, observer le vol des oiseaux dans le ciel bleu, marcher pieds-nus, contempler le lever de soleil, écouter le chant des oiseaux, boire de l’eau de source, à sa source, parcourir les crêtes, m’enfouir dans les forêts, m’enivrer d’air pur, m’assoir autour d’un feu, me baigner dans l’eau pure des rivières et des cascades, mais aussi vivre au rythme du soleil, au rythme des saisons, au rythme de la Nature…

Notre époque est marquée par une accélération du temps, par le développement tout azimut de la Technologie et de la réalité dite virtuelle, tandis que Mère Nature est détruite et que peu de gens s’intéresse à l’aimer pour la protéger.

Revenir à la simplicité, à l’essentiel, oser faire ce pas-là. Entrer en résistance et se poser des questions ( Dans quel état laisserons-nous la planète à nos enfants et petits-enfants ? Comment contribuer à rendre ce monde, plus beau, comment protéger notre si belle Terre? Comment rendre les relations plus tendres et harmonieuses ? Comment faire sa part de colibri ?

En se mettant en marche vers la vie rêvée, vers ce qui nous tient vraiment à coeur, les réponses émergent, des solutions aussi. D’abord une sensation de liberté, de joie, de contentement intérieur qui peut même devenir jubilation, c’est comme si la Nature laver mon regard, tout en rafraîchissant mon esprit et en éveillant mon coeur, puis de nouvelles idées apparaissent, un vent de renouveau se met à souffler qui emporte les peurs et les incertitudes… L’espace extérieur nourrit le monde intérieur.

Face au Sud

La main va où le regard se pose, aussi légère qu’un nuage flottant, elle module dans l’air d’invisibles vagues… Telle une calligraphe inespérée,
la main, devenue pinceau, dessine des traits, des lignes et des courbes dans l’espace, qui aussitôt disparaissent et s’effacent, sans laisser aucune autre trace que le parfum de la quiétude. Douces comme deux plumes, les paumes s’ouvrent avec grâce à hauteur du coeur, ou bien se ferment en silence sur le vide. Précédant le mouvement des mains, les pieds lentement se déplacent et caressent avec délicatesse la terre devenue fine couche de glace. Les plantes de pied s’ouvrent et se dilatent tant que des racines semblent y pousser. Tel un rapide fouet, l’extrémité des doigts fend l’espace du devant et s’immobilise, tandis qu’au bas de la cambrure des reins, s’ouvre la subtile et mystérieuse Porte de Vie. Assoupli, le corps s’unifie à l’esprit, l’esprit au coeur et tous trois unis engagent une danse lente et immémoriale, où défilent majestueusement paon, singe et cheval… Nous, comme un trait d’union, entre Ciel et Terre, comme un vase précieux et éphémère, Nous honorons la Vie, fugace et infinie et tout notre être d’un souffle dit : Merci !

Ecrit le 2 mai 2019, de retour d’un stage de Taïchi-Qi Gong avec Haroyushi Ito Senseï

Un arbre est la forêt

Un arbre est la forêt.
S’étendre sous son feuillage,
c’est écouter tout le son,
connaître tous les vents
de l’hiver et de l’été,
recevoir toute l’ombre du monde.

S’arrêter sous ses branches sans feuille,
c’est réciter toutes les prières possibles,
faire taire tous les silences,
avoir pitié de tous les oiseaux.

Rester debout à côté de son tronc,
c’est élever toute méditation,
réunir tout le détachement,
deviner la chaleur de tous les nids,
rassembler la solidité de tous les doutes.

Un arbre est la forêt.
Mais pour cela il faut
qu’un homme soit tous les hommes.
Ou aucun.

Roberto Juarroz, Dixième poésie verticale / édition bilingue (José Corti, 2012)

« Rester à côté de son tronc » Photo © Clélie Dudon

Un árbol es el bosque.
Tenderse bajo su follaje
es escuchar todo el sonido,
conocer todos los vientos
del invierno y del verano,
recibir toda la sombra del mundo.

Detenerse bajo sus ramas sin hojas
es rezar todas las oraciones posibles,
callar todos los silencios,
tener piedad por todos los pájaros.

Pararse junto a su tronco
es levantar toda la meditación,
reunir todo el desapego,
adivinar el calor de todos los nidos,
juntar la solidez de todos los reparos.

Un árbol es el bosque.
Pero para eso hace falta
que un hombre sea todos los hombres.
O ninguno.

« Un arbre est la forêt » Photo © Clélie Dudon

Marcher…

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Marcher avec tendresse, comme si chaque pas était une caresse. Marcher avec attention en appréciant chaque son. Marcher avec douceur en respectant les fleurs. Marcher en Pleine Conscience et faire silence….

Observer l’espace entre deux pensées, entre deux sons, entre deux arbres.

Prendre le temps et ralentir inévitablement….. S’arrêter…. Ecouter…. Observer…. Prendre une nouvelle respiration avant de continuer…. La marche devient guérison.

Marcher est un acte de résistance dans un monde qui va trop vite, a écrit un auteur dont j’ai oublié le nom.

Marcher et méditer sont deux actes de résistance.

Marcher dans la nature est une guérison. C’est une médecine sacrée, ancestrale, universelle.

Marcher nous ramène à notre présent, à nos deux pieds, à notre condition d’humain sur la Terre Sacrée.

Marcher dans la nature et se laisser pénétrer par l’espace, qui est tout autour de soi, par la température, par l’éclat des couleurs, les parfums enivrants, les bruits insolites. C’est sentir la Nature avec tout son corps, avec tous ses sens.

 

 

 

 

 

Honorer

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Honorer la Terre et le Ciel, le soleil et la lune, les Quatre Eléments – la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu…

Honorer les rivières et les cascades, l’océan et les mers, les pierres et les minerais…

Honorer les fleurs, les plantes et les arbres, les animaux, les insectes et les papillons…

Honorer les humains, petits et grands, les femmes et les hommes, les anciens et les enfants…

Honorer son père et sa mère, ses grands-parents et arrières-grands-parents, ses ancêtres et sa lignée…

Honorer ses amis et ses relations…

Honorer la nourriture et ceux qui la plantent, cultivent, ramassent et transportent…

Honorer l’eau potable, les fruits, les légumes et les graines…

Honorer la beauté, l’instant et l’éternité…

Honorer le visible et l’invisible…

Honorer la Naissance et la Mort…

Honorer la Vie, précieuse Vie.

Et savoir dire Merci !